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Alexandre Dormoy
Dancevoir

céréalier

actualisation en cours

Alexandre DORMOY

 

« c’est nous qui façonnons l’avenir » ou « le respect de la Vie » ou « Un homme libre »

Alexandre descend de son tracteur, un sourire chaleureux, il respire la vie. Un concentré de tonus en salopette verte !!! Ingénieur agronome, il est devenu agriculteur contre l’avis de son père qui n’a jamais voulu lui transmettre la ferme familiale du Bassigny tant il voulait que son fils se détourne de la terre. Il en fallait plus pour dissuader Alexandre qui est rentré comme chef de culture au GAEC de la Charmotte à Dancevoir et « cela a tellement bien marché entre Jean Marie et Jean Louis Mitaut que j’ai décidé de prendre leur succession,

rejoint ensuite par Loïc Moscato, associé sur l’activité élevage. Aujourd’hui, j’ai choisi de pratiquer une agriculture de « conservation* », durable et rentable et de retrouver une autonomie de gestion et de décision en me tenant le plus loin possible des intermédiaires et

circuits de grande distribution. Concrètement cela veut dire que je respecte les sols en ne les massacrant pas par des labours ravageurs qui pulvérisent tout vie, que je pratique le semis sous couvert ce qui m’évite au maximum les traitements phytosanitaires (engrais et

pesticides), que je réduis les consommations de carburants en ayant moins recours aux engins agricoles. Pour autant, l’emploi et la rentabilité sont au rendez -vous. Quatre producteurs à temps plein et deux apprentis vivent sur la ferme. Nous travaillons moins sur

le traitement des sols et davantage sur la valorisation des produits et leur distribution en circuits courts. Le chemin de la rentabilité passe par une réduction des coûts des intrants et sur un positionnement très diversifié sur les marchés : chanvre (matériaux de construction

et… alimentation infantile avec les graines), colza (pétrole et huile), blé meunier, orge brassicole, semences, porc, bovins, veau sous mère, chèvres…Il faut être en veille sur tous les domaines ». Pour s’en convaincre il suffit de jeter un coup d’œil sur les applications smartphone de cet homme de la terre. On y trouve : les applications réglages machine, la réglette azote, la météo agricole, le TelePAC, le magazine agricole, le géo - portail pour avoir une vision satellitaire de champs, le marché des céréales y compris celui de Chicago pour le soja, le marché des engrais, le marché des porcs et des bovins…notre homme est interconnecté !! « Ce métier est passionnant : il touche à toutes les formes de vivant, il demande à être spécialisé et généraliste, il concerne notre quotidien et engage le devenir de la planète, il est dans l’économie réelle et requiert une attention vigilante des marchés, il combine tradition et innovation, bref il est porteur d’espoir car les paysans ont toujours su s’adapter pour pour nourrir les hommes et… il redonne de l’autonomie à qui sait s’en saisir.

C’est nous qui façonnons notre avenir et je sais que le moment venu, je pourrais transmettre un outil sain en état de production et dire à mes enfants comment j’ai contribué à leur avenir. C’est pour eux aussi que j’ai fait le choix de ne pas vivre sur la ferme et de résider en

ville à Chaumont. Je veux pouvoir profiter de notre vie de famille, des loisirs partagés, des moments «  hors champs ». Je veux pouvoir être homme libre de ses choix et solidaire de ceux qui comme moi ont le souci de respecter la vie ».

L'agriculture de conservation (AC) vise des systèmes agricoles durables et rentables et tend à améliorer les conditions de vie des exploitants au travers de la mise en œuvre simultanée de trois principes à l'échelle de la parcelle: le travail minimal du sol avec le semis sous couvert (forme d'agriculture sans labour, qui se pratique en plein champ en semant au travers d'une couche de culture

intermédiaire, sans aucune intervention mécanique de travail du sol (ni labour, ni hersage) entre la récolte de la culture précédente et le semis de la suivante); les associations et les rotations culturales et la couverture permanente du sol. L'AC ne peut produire les résultats escomptés que si tous les aspects techniques concernés sont pris en compte de façon simultanée et intégrée. Ceux qui la

pratiquent revendiquent une certaine autonomie vis-à- vis des groupes agro-industriels (agro-alimentation et production d'intrants chimiques), autonomie qui passe notamment par la production d'engrais sur la ferme via le fumier et par les prairies artificielles à base de légumineuses et par une consommation énergétique réduite.

L'agriculture biologique (ou organique) est l'une des nombreuses approches possibles de l'agriculture durable et beaucoup de ses techniques (par exemple culture mixte, rotation des cultures, culture dérobée, couverture du sol avec des déchets organiques, intégration de l'agriculture et de l'élevage) sont utilisées dans divers systèmes de production agricole. Ce qui lui donne son caractère unique, c’est qu'elle est encadrée par diverses lois et programmes de certification imposant une interdiction de presque tous les apports

synthétiques et une obligation des rotations des cultures "permettant la reconstitution du sol.

Le passage d’une agriculture conventionnelle à biologique ou de conservations nécessite une période de conversion des terres de deux ou trois ans et une période de conversion pour les animaux variable selon les espèces

 

L’agriculture conventionnelle est un système agriculture qui a pour but d’augmenter toujours la production ainsi que la productivité par travailleur et unité de surface grâce à une mécanisation poussée, à l’utilisation de produits phytosanitaires (tels les pesticides et engrais chimiques) et à une artificialisation de la nature (remembrement, développement du drainage et de l’irrigation, production sous serre, élevage hors sol). Le second objectif est d’optimiser les ventes de produits en recourant à la spécialisation des exploitants,

l’agrandissement des unités de production et le changement des modes de production (en privilégiant les circuits nationaux et internationaux de distribution). Bien qu’inégalement réparti ce modèle est dominant dans le monde.

(Texte établit par Marie Solange Dubès à partir des conversations avec Alexandre Dormoy)

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